Les risques

Quels sont les risques liés aux dessins de presse et à la caricature?

Parce qu’il dénonce et qu’il moque, le dessin de presse est tout sauf consenti. Il flirte constamment avec le politiquement incorrect. Il s’attaque à un certain nombre de sujets encore considérés comme tabous : la religion, la politique, la sexualité… On appelle cette forme de représentation l'humour noir, dénonçant l'absurdité du monde de manière cruelle et désabusée.

 L’humour noir porte sur des sujets graves comme la mort. Il est dérangeant car il joue avec nos angoisses.

 La caricature passe par l’utilisation des clichés, l’exagération des stéréotypes communautaires. Parfois, les dessinateurs franchissent la limite de ce qui est jugé acceptable vis-à-vis des communautés caricaturées. Au cours des siècles, les dessinateurs ont été et sont encore régulièrement condamnés par la justice, car ils sont accusés d’être racistes ou antisémites.

 En fait, le plus compliqué, pour les dessinateurs, mais aussi pour leurs lecteurs, est de savoir jusqu’où on peut aller dans la liberté d’expression.

Le sujet de la religion est particulièrement délicat. Par exemple, En 2006, puis en 2012, Charlie Hebdo a publié des caricatures de Mahomet. Ces dessins de presse ont fait polémique : une partie des musulman(e)s les a très mal reçus, les percevant comme un blasphème. La question de savoir si c’était ou non une insulte a beaucoup divisé les médias et les politiques. La justice française avait tranché en faveur de Charlie Hebdo.

Les caricatures issues du journal Charlie Hebdo ont d'ailleurs eu de lourdes conséquences en janvier 2015. Un attentat terroriste a frappé la France. Deux islamistes radicaux, cagoulés et lourdement armés, font irruption dans les locaux du journal à Paris. Ils tuent douze personnes dont  deux policiers, et en blessent onze autres, dont quatre grièvement, ce qui constituait le bilan le plus meurtrier d'un attentat depuis 1961 en France avant l'attentat du 13 novembre 2015.   

1) Affiche "Je suis Charlie" après l'attentat contre Charlie Hebdo

2) Première de couverture du journal Charlie Hebdo peut après les attentats (signé par Luz)

3) dessin de presse après les attentats (signé par Mutio)